jeudi 28 juin 2007

J'irais revoir ma... Napoli?!


Incroyable mais vrai… La ligue du Nord, parti xénophobe, il y a peu encore sécessionniste, a changé radicalement de stratégie et essaye dorénavant de racoler les voix des méridionaux. Ce parti, initialement présent dans la partie Septentrionale de la botte, n'attaque plus frontalement le reste de l'Italie. Au contraire! Elle utilise les particularismes régionaux des méridionaux pour les faire adhérer à des mouvements proches de leur cause.

A titre d'exemple, ils ont créé un « mouvement des jeunes normands» (movimento giovani normanni en V.O) principalement dans la Sud (cf post précédent). Dans le Nord, ils organisent des tournois celtiques (?!). Ils sont même parvenus à gagner une mairie sur l'île de Lampedusa, la plus méridionale d'Italie!
Si vous êtes comme Saint Thomas -> Site

Il ont même créé un logo mélangeant un pseudo drapeau normand et le traditionnel symbole de leur parti. Syncrétisme politique total! pourquoi ne pas y ajouter le drapeau des autres périodes historiques de la région de Naples (byzantines, angevines, catalanes...etc), histoire de compléter le tableau... :-))


Cette alliance improbable et contre-nature est d'autant plus surprenante quant on sait à quel point les électeurs de la ligue du Nord détestent les italiens du Sud (et particulièrement les napolitains) d’une façon viscérale ! Les meetings de la Lega étaient ponctués il y a encore peu d'invectives à leur égard, les définissant comme des feignasses assistées, des basanés mafieux et culs-terreux (terroni). J’exagère à peine.

Encore récemment, la Ligue du Nord, avait déclaré lors de la demi-finale Allemagne-Italie (coupe du monde 2006), qu'elle soutiendrait la sélection allemande car elle ne se reconnaissait pas dans l'équipe italienne où évoluent des joueurs originaires du Sud de l'Italie (entre autres Fabio Cannavaro napolitain).

Je me demande combien de votes a pris la ligue du Nord grâce à cette carabistouille...

P.S. : La vie politique italienne est extrêmement animée. Il est difficile d’en comprendre les tenants et les aboutissants du fait de la myriade des petits partis (partitini en V.O)… le jeu en vaut certainement la chandelle pour apprécier les joutes oratoires hallucinantes où les noms d’oiseau pleuvent en même temps que les calomnies. Divertissement assuré…

Depuis que je sais qu'ils se sentent un peu normand, j'ai l'impression de me napolitaniser :
OoOÔô SOOLEeeeee miooÔoO.


....Mouais... passons.

mercredi 27 juin 2007

L’art arabo-normand de Sicile



Une découverte intéressante de mon expatriation. J’ignorais que le Sud de l’Italie avait été sous le règne de familles normandes pendant près de 2 siècles. Ils vinrent en tant que mercenaires et, avec des jeux d’alliance, prirent le pouvoir sur la majeure partie du midi de l’Italie, particulièrement en Sicile, cœur de leur Royaume. Les divers Robert Guiscard (Roberto Guiscardo en V.O), Roger II de Sicile (Ruggiero II en V.O) assurèrent à l’île une période de relative tranquillité et prospérité. Cette domination fût particulièrement fleurissante d’un point de vue architecturale en Sicile.

De nombreux monuments de l’île date de cette période et les puissants de l’époque firent appel aux meilleurs architectes de Sicile, en particulier aux architectes arabes extrêmement appréciés. De nombreux édifices religieux témoignent de cet art hybride original où le gothique se fond avec les arabesques. La photo ci-dessus représente l’église San Cataldo de Palerme construite au 12 ième Siècle sous le règne de Guillaume I (Guglielmo I en V.O). Dans ce cas de figure, son style est d’avantage arabisante que gothique.

P.S : Palerme est une ville magnifique. Grand coup de cœur.

mercredi 13 juin 2007

FIAT alias "Fix It Again Tony"

Les américains ont l'habitude de se moquer du constructeur de la botte pour le manque de fiabilité de ses modèles...

Le séjour de Bush a un peu gâché leur plaisir car il est tombé en rade en plein Rome avec sa Cadillac extra-luxe! Ca le fait moyen pour l'image du constructeur d'outre-atlantique et de nombreux médias ont reporté l'anecdote.

Ci-dessous la vidéo en question. C'est un peu inutilement long donc n'hésitez pas à zapper le début.




A noter que la maison blanche a indiqué que la panne avait été courte et que le président n'était pas sorti de l'habitacle... Ce n'est pas le pire mensonge que cette institution ait produit...

mardi 12 juin 2007

Bush à Rome

Après le G8, Bush est venu à Rome en visite officielle. Pendant 2 jours, la ronde des hélicoptères n'a pas cessée. La ville a vécu dans un état de siège avec une véritable armée (>10 000 hommes) devant assurer la sécurité de cet homme et éviter les échauffourées. Impossible de se déplacer.


Deux manifestations anti-Bush ont, bien évidemment, été organisées. Une d'entre-elles, devant s'achever à Piazza Navona (Photo ci-dessus), a naturellement fini en affrontements avec les fameux No Global... aux alentours de la place "campo di Fiori". Bilan d'au moins 8 blessés et quelques arrestations.


Campo di fiori (aux couleurs de l'A.S Roma)



J'y étais avec des amis... Nous avons d'abords entendu la rumeur de la manifestation, les premières bouteilles volées au loin, des myriades de CRS italiens avec casques et boucliers débarquées, les fumigènes lancées dans notre direction, la charge pour disperser les encapuchonnés/casseurs. Ça rappelait un peu les images d'archive de mai 68. Bush et Prodi sont apparus à la TV très satisfaits de leur rencontre. Bush a quitté l'Italie en remerciant du chaleureux accueil (!) pour continuer vers l'étape albanaise... débarrassant enfin les romains de tous les désagréments liés à sa visite.


...Et là, les albanais se sont chargés de nous venger!









L'un d'entre eux lui a chourré sa montre dans un bain de foule! Justice n'est pas faite mais c'est un début! :-))

PS : Il semblerait que Bush l'a juste enlevée et mise dans sa poche... La confiance règne... Peut-être ne voulait-il blesser personne avec le bracelet.

vendredi 8 juin 2007

Rome by night

Après avoir aligné des posts pas forcément flatteur, il me semble nécessaire de rendre à César ce qui est à César, et surtout rendre hommage à sa ville et à son charme.

Rome est, selon moi, la plus belle ville d'Europe. En l'état actuel de mes connaissances of course. Le sujet est vaste et je vais commencer par la vie nocturne.

La vie nocturne est loin d'être animée et excessive comme chez nos voisins ibériques. Les romains sont moins fêtards et une glace et une ballade digestive après une bonne "trattoria" (brasserie +/-) les contentent complètement. Il faut dire qu'ils ont de quoi faire de belles ballades. Quelques photos pour l'illustrer :


Panthéon (2000 ans d'histoire)


Piazza Repubblica et les fameuses naïades


Le forum romain dans sa spendeur


Un détail de fontaine

jeudi 7 juin 2007

Que pensent de nous les italiens (suite)

J'ai achevé ce bouquin et je pense pouvoir dire que l'auteur a passé un très mauvais séjour en France... A part nos fromages et les châteaux de la Loire qu'il encense, il donne de l'hexagone une image au vitriole. Bien évidemment, une majorité de ses critiques est largement partageable (bureaucratie excessive, classe politique corrompue, intégration des minorités chancelantes...etc).

Par contre, un certain nombre de ses arguments frise la francophobie pure et simple. Il est vrai qu'il a vécu 9 ans à Londres avant son affectation parisienne ce qui n'a probablement pas contribué à dorer notre blason. Pour ne prendre qu'un exemple, il accuse la France et les Français d'ingratitude envers les combattants des ex colonies durant les 2 guerres mondiales. Il a indiscutablement raison mais dire que les tirailleurs Sénégalais ont été massacrés alors que les Français de souche sirotait un Perrier avec les nazis... C'est plus que limite, surtout pour quelqu'un ayant passé seulement 9 mois dans un pays... Ca me rappelle furieusement la veine francophobe du monde anglo-saxon (en particulier américain) décrivant les Français comme des collabos et des lâches.

N'oublions pas qu'un bouquin est fait pour être vendu... Je pense donc que sa rhétorique agressive vise à intéresser le lecteur et qu'il ne le pense pas vraiment. Du moins j'espère.


Lecture intéressante même si affligeante par moment (surtout la fin où il se défoule avec des inepties totales).